Source : IHB
Rapport annuel 2001 de l'Association suisse d'Economie forestière (EFAS)
Les propriétaires forestiers fournissent à la société des prestations d'intérêt public, mais ne reçoivent pas de paiements directs liés à ces prestations. Ils ne demandent pas l'aumône : simplement, le rendement de la production de bois diminue constamment et ne suffit plus pour assumer les frais des prestations sociales. Bien entendu, l'économie forestière s'applique aussi à réduire ses coûts, par la rationalisation des méthodes de travail et la restructuration. Son association faîtière, l'EFAS, a entamé elle aussi un processus de réorganisation.
Les prix très bas du bois, aggravés encore par les dégâts du bostryche consécutifs à Lothar, entraînent les propriétaires forestiers dans une crise économique toujours plus profonde. Les indemnisations fédérales et cantonales sont parvenues seulement à compenser l'effondrement des prix. On doit s'attendre à ce que ces derniers ne se relèvent pas avant longtemps, occasionnant ainsi de nouvelles pertes. Ces constatations ne sont pas nouvelles. Mais il faut maintenant agir. C'est tout le système des subventions qui doit être repensé et conçu de manière plus pragmatique et transparente. Il faut envisager des modèles de financement comparable ceux qui ont été trouvés dans l'agriculture. L'EFAS demande l'abandon du système des subventions au profit d'une économie forestière déréglementée. Les propriétaires forestiers ne désirent pas des aumônes, mais des paiements directs liés à leurs prestations.
Le Conseiller national Max Binder, président de l'EFAS, écrit dans le rapport annuel : « Un remède de cheval pourrait encore sauver l'économie forestière suisse. Lothar en est un, justement. Je crois que nous pouvons sortir renforcés de cette épreuve si, dans un esprit courageux, innovant et motivé, nous élaborons des structures mieux aptes à affronter l'avenir et adoptons des techniques de travail plus rationnelles. »
La crise structurelle de la branche affecte naturellement aussi son association faîtière, l'EFAS. Une réunion de réflexion a dégagé une série de conclusions : l'EFAS doit conduire une politique qui soit plus spécifiquement celle des propriétaires forestiers, simplifier les structures de l'association, raccourcir les voies de décision et rendre les flux financiers plus transparents. Les associations régionales et cantonales d'économie forestière, initialement de simples associations de défense d'intérêts, vont devenir des prestataires professionnels de services en faveur des propriétaires forestiers.
Coup d'peil sur les activités de l'association en 2001
Les contrats préparés par l'EFAS pour la livraison de « bois Lothar » à des acheteurs autrichiens ont pu être, pour la plupart, remplis par les associations cantonales concernées. Dans le cadre du programme de recherche fondamentale sur les effets de l'ouragan mis sur pied par la Direction fédérale des forêts, l'EFAS a été chargée d"analyser « l'évolution des prix et du marché du bois suite à l'ouragan Lothar » et d'en déduire des recommandations. Dans le domaine de la formation professionnelle forestière, l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) s'efforce actuellement de regrouper des professions semblables en des champs professionnels. Dans sa prise de position à ce sujet, l'EFAS met en garde contre le risque d'une baisse de qualité de la formation, notamment sur le plan de la sécurité au travail. Elle redoute aussi une diminution des moyens financiers consacrés à la formation. Par ailleurs, l'EFAS représente les propriétaires forestiers au sein de plusieurs groupes de travail collaborant au Programme forestier suisse (WAP-CH), qui a pour but la révision de la loi sur les forêts de 1993.
EFAS/ (MF)
Edité par jaffrin le 21/05/2002 23:57