Info : Les palettes en bois se sécurisent

Les palettes doivent désormais répondre à une réglementation qui renforce leur sécurité.
Bien que les palettes en plastique et en métal aient doublé leur pdm depuis 1998, le parc en France et en Europe est constitué à plus de 90% de palettes bois, indique Jean-Marie Tanguy, secrétaire général du Syndicat de l?industrie et des services de la palette (Sypal). Dans ce secteur, la France a conquis une place de leader européen, avec 2 millions de m3 occupés par les palettes (caisses incluses) en bois par an, ce qui représente 60 millions d?unités. Les règles s?inscrivent dans une démarche de traçabilité et de développement durable, rapporte J-M. Tanguy. La très grande majorité des palettes fabriquées en France sont issues de bois des forêts nationales "cultivées".

En Europe, la décision de la Commission de mars 2001 impose aux Etats-membres de "veiller" à ce que les emballages en bois, dont les palettes, fabriqués en totalité ou en partie du bois brut de conifères originaires du Canada, des Etats-Unis, du Japon et de la Chine "soient traités selon une méthode agréée". Ainsi, pour s?assurer de la non présence d?organismes nuisibles comme les insectes ou les vers, les producteurs de ces pays doivent effectuer un traitement pour les palettes en bois massif. On distingue deux principaux types de traitement : par chauffage (HT) et par fumigation au bromure de méthyle (F). Celui à la chaleur représente l?un des moyens les plus efficaces, estime le Sypal. Il s?agit de chauffer la palette en bois, c?est-à-dire avec chacun de ses éléments (dé, plancher supérieur, etc) à une température de 56°C à coeur pendant 30 minutes. Cette opération peut être effectuée soit dans un four, soit dans un appareil de séchage. "Il existe aujourd?hui des appareils dirigés par air chaud climatisé qui peuvent monter à une température maximale de 80°C, ce qui les rend tout à fait aptes au traitement à la chaleur de 56°C" indique Patrice Chanrion, responsable de la section emballage, séchage et études de marché du CTBA (Centre technique du bois et de l?ameublement). Récemment, l?organisme a été mandaté par la DGAL pour réaliser une étude technique afin de connaître les temps minimum à appliquer pour atteindre cet objectif. A court terme, la DGAL pourrait déléguer à un organisme de contrôle la vérification de la capacité technique des entreprises à respecter les mesures phytosanitaires. "La certification offrira des garanties aux exportateurs en termes de sécurité et de qualité" affirme P. Chanrion. Le traitement par fumigation est jugé également efficace, même si le bromure de méthyle devrait être remplacé par un autre produit d?ici à 2004, indique le Sypal. L?ensemble de ces opérations présente un coût qu?il faudra bien répercuter à la vente, soulignent de concert le Sypal et le CTBA. Pour y faire face, des efforts d?investissement devront être consentis à l?avenir, car ces installations de chauffage et séchage apparaissent désormais nécessaires pour combattre ces fameux "ravageurs". Mais en France, aussi bien le Sypal que le CTBA, la position est claire : si ces mesures sont actuellement en sommeil, elles témoignent cependant d?une démarche qualitative, ainsi que d?une volonté commune d?harmonisation sur le plan international des règles de fabrication des palettes en bois. En attendant une harmonisation internationale des traitements, le National wooden pallet & container association (NWPCA) vient de prendre position avec le World pallet council (WPC). Il estime que d?autres pays vont, à l?avenir, publier des mesures proches de celles de la FAO, aussi suggère-t-il de suivre le dossier avec attention et d?anticiper les mesures.

Source: Emballage Digest - Novembre 2002
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