Ce sont les caractéristiques structurales, physiologiques et reproductives des plantes qui déterminent la manière dont celles-ci se battent pour avoir accès à leurs ressources, grandissent et affectent leurs écosystèmes. Or connaître ces "traits fonctionnels" comme on les appelle est utile, notamment pour déterminer l'influence des végétaux sur les cycles de l'eau et et du carbone. Mais rassembler des données sur un grand nombre d'espèces de plantes pour alimenter des modèles afin de permettre à ces derniers de mieux représenter les effets des changements environnementaux, comme le réchauffement climatique, sur les écosystèmes, est resté difficile jusqu'ici. D'où l'importance de l'initiative TRY qui, en compilant 93 bases de données, constitue aujourd'hui la plus grande base de données du monde sur les caractéristiques des plantes. Une base de données à l'intérieur de laquelle les traits fonctionnels ont été classés en 52 groupes qui vont de la hauteur et de la longévité de la plante à la taille de la graine, en passant par le contenu en azote de la feuille ou la porosité du bois.

 

Quatre années et la collaboration de nombreux scientifiques issus de 106 laboratoires dans le monde, dont le Laboratoire d'Ecologie Alpine (CNRS/Université Joseph Fourier/Université de Savoie) de Grenoble et le Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CNRS/Universités de Montpellier 1, 2, 3 et de Nîmes/SupAgro/Cirad/EPHE/IRD/INRA) de Montpellier, auront été nécessaires pour compiler 3 millions de ces données concernant 69.000 des 300.000 espèces de plantes existantes. TRY devrait donc permettre d'améliorer la modélisation du "système Terre" en remettant notamment en cause la manière dont les modèles globaux de végétation classent les plantes en un nombre réduit de grands types, comme par exemple les arbres à feuillage persistant. Ainsi les premières analyses réalisées à l'aide de cette base ont montré que la variabilité des traits fonctionnels des plantes était très importante au sein même de ces types. Les individus d'une même espèce peuvent en effet montrer des différences significatives entre eux en fonction des contraintes environnementales auxquelles ils sont soumis. Aussi s'avère-t-il nécessaire de construire des types plus précis basés sur des données de terrain afin que les modèles utilisés soit plus fiables et rendent mieux compte de la biodiversité réelle.

 

Pour en savoir plus :

Laboratoire d'Ecologie Alpine :

- Sandra Lavorel : tél. : +33 (0)4 76 63 56 61 - email : sandra.lavorel ( AT ) ujf-grenoble.fr

Centre d'Ecologie Fonctionnelle et Evolutive

- Eric Garnier : tél. : +33 (0)4 67 61 32 42 - email : eric.garnier ( AT ) cef.cnrs.fr

Rédacteur : ADIT - Jean-François Desessard - email : jfd ( AT ) adit.fr